Le Laserdisc

Caractéristiques :

Titre : Lecteur LaserDisc Pioneer CLD-S310F (deux exemplaires) ;

Type : objet ;

Format : 4 pièces, plastique – 418 x 375 x 118 mm (les deux lecteurs), 56 x 182 x 19 mm (télécommande modèle CU-CLD124), 55 x 171 x 19 mm (télécommande modèle CU-PD078) ;

Auteur/fabricant : Pioneer Corporation ;

Lieu de fabrication : Japon ;

Date sortie commerciale : octobre 1995 (modèle 1), juillet 1997 (modèle 2) ;

Numéro inventaire : 2025.70.1 (modèle 1), 2025.71.1 (modèle 2) ;

Date entrée MTR : 08/01/2025 ;

Note : modèle 1 dysfonctionnel.

LE FORMAT LASERDISC, UN PEU D’HISTOIRE

Le LaserDisc est un format optique vidéo faisant partie de ce que l’on appelle les « vidéodisques », c’est-à-dire tous les supports en forme de disque pouvant accueillir de la vidéo et de l’audio en même temps.

Il faut remonter aux années 1970 voire même 1960 pour trouver des traces de développement en laboratoire de disques accueillant du contenu autre que l’audio. La plupart du temps, à l’origine, il n’était pas possible d’enregistrer de la vidéo, mais seulement des images fixes, qui plus est, pendant un temps très limité. Les années 1970 sont un tournant avec la découverte de la technologie laser entre autres, même si plusieurs projets de disques vidéo sont abandonnés sans ou peu après commercialisation. Les défis techniques sont souvent insurmontables pour l’époque, au point de limiter fortement la durée des programmes enregistrables sur les faces, annihilant tout intérêt de le vendre sur le marché.

En 1978, c’est finalement Philips le premier à proposer un système de vidéodisque fiable et intéressant, sous le nom de Vidéo Long Player ou LaserVision. Cela commence avec une sorte de pré-lancement qui a lieu dans quelques villes américaines seulement, via sa filiale locale, Magnavox (rappelez-vous, la société à l’origine de la première console de jeux vidéo grand public, l’Odyssey, sortie en 1972). Il faut attendre 1981 pour que la machine soit commercialisée à l’échelle nationale aux Etats-Unis1. Dans sa conquête du marché, Philips peut compter sur le soutien de MCA DiscoVision, une société se chargeant de la fabrication des disques, ainsi que de Pioneer qui va devenir incontournable par la suite.

En effet, Pioneer devient la référence en matière de LaserVision progressivement. D’abord, lorsque Pioneer commercialise son premier lecteur à l’été 1980, soit juste avant l’unité de Magnavox comme vu plus haut, il le rebaptise LaserDisc. Pioneer a été un des chefs de file de la LaserVision Association Pacific (les producteurs de LaserVision japonais) qui a pesé dans la montée du format et de son nouveau nom. Face à certaines entreprises ayant mis au point des CD avec vidéo de 12 cm de diamètre et leur volonté de généraliser l’appellation CD-Vidéo à tous les vidéodisques, notamment Philips, cette association s’y opposera. Elle veut souligner le fait que les lecteurs de LaserDisc se vendent bien au Japon en particulier et que les Japonais connaissent donc très bien le nom de « LaserVision », donc un nouveau baptême serait mal vécu par les consommateurs. C’est ainsi que, par accord, les LaserDiscs désignent tous les vidéodisques de diamètre 20 et 30 cm, les Vidéo-CD concernent les disques vidéo aux dimensions inférieures2.

Le LaserDisc connaît un grand succès au Japon grâce à l’engouement de la population pour les karaokés qui sortent régulièrement sur ce support. Mais les cinéphiles ne sont pas en reste et le LaserDisc sera longtemps considéré comme LE standard pour qui veut vivre une expérience « home cinema » chez lui. Aux Etats-Unis notamment, on parlait de « home theater », qui remportait un certain succès dans ce pays3.

Cependant, si l’ancêtre du DVD est un succès au Japon, cela n’est pas autant le cas en Europe, là où les ventes ont été les plus faibles à cause du prix élevé des lecteurs. Mais une des raisons était l’impressionnant catalogue de titres et de films sortant selon la norme NTSC au détriment du PAL, ainsi, les foyers européens (pour leur majorité non équipés d’un téléviseur compatible NTSC, mais plutôt PAL voire SECAM pour la France) n’ont pas pu bénéficier d’une vidéothèque aussi riche que les Japonais ou les Américains4. D’autres inconvénients subsistent, cette fois d’ordre pratique. En effet, lors de sa sortie, le LaserDisc était certes le support proposant le meilleur rendu à l’écran par rapport aux cassettes vidéo, mais à la différence de ces dernières, il n’était pas possible d’enregistrer de programmes ou d’émissions TV, ce qui était repoussoir pour de nombreux acheteurs. Enfin, les grands disques, outre leur taille imposante, devaient être retournés manuellement toutes les soixante minutes dans le cas d’un film. Donc, imaginez un long-métrage dépassant les deux heures de durée, il fallait insérer un deuxième disque.

En 1997, après des années de recherche et de négociations entre les ténors de l’industrie des supports vidéo, le DVD est lancé sur le marché en vue de remplacer les cassettes et les vidéodisques antérieurs. Sans les défauts pratiques et techniques du LaserDisc que nous avons mentionnés ci-dessus, le DVD gagne en puissance et le LaserDisc continue son déclin jusqu’à l’automne 2001, date à laquelle les films ne sortent plus sur ce support. En début 2009, c’est au tour des lecteurs de ne plus être produits, alors que le format Blu-Ray vient de remporter la guerre des standards de disques vidéo haute définition contre son concurrent, le HD DVD. Jusqu’au bout, Pioneer a continué de soutenir son format en tant que leader du LaserDisc, au point que plus de la moitié des lecteurs vendus dans le monde sont issus de ses usines5.

LE LASERDISC PIONEER CLD-S310F

Ce lecteur est comme la plupart des autres du fabricant, c’est-à-dire de couleur noire. Il possède les connectiques de base situées à l’arrière et la prise d’alimentation qui est intégrée dans le boîtier. À l’avant, nous retrouvons les boutons essentiels à la mise en marche : un bouton power, les ouvertures des tiroirs disques de type CD et LaserDisc ainsi qu’un bloc de boutons formant un cercle comprenant les fonctions : lecture, pause, stop, rembobinages avant/arrière en image par image ou de chapitres en chapitres. Sous l’ouverture s’affichent les informations une fois le lecteur sous tension, que ce soit le type de disque inséré, le chapitre ou encore les minutes. La télécommande présente quelques touches supplémentaires ainsi qu’un pavé numérique, sa présence n’est pas obligatoire, mais rend l’utilisation de la machine plus confortable. Enfin, signalons le logo de Pioneer ainsi que les mentions « CD CDV LD PLAYER », en référence aux CD de base, CD-Vidéo et LaserDisc, tous les types de vidéodisques que le CLD-S310F est capable de lire.

Dans la publicité télévisée ci-dessous, il est intéressant de voir comment Philips promeut son modèle de lecteur LaserDisc. L’entreprise met en avant son statut de pionnier en tant que créatrice de la cassette audio dans les années 1960, du compact disc dans les années 1980 et enfin du LaserDisc à la fin des années 1970 avec en présentation ici le Philips LDP 410.

AVIS D’UTILISATION

Sur les deux modèles que possède le MTR, un seul fonctionne parfaitement. Le premier acquis, non fonctionnel, s’allume bien, mais il est impossible d’insérer un disque car aucun des deux chariots (CD et LD) ne s’ouvre. Lors d’une inspection intérieure, il a été constaté que le moteur censé entraîner les chariots est défectueux, la faute ne revient donc pas à une des courroies, en général sujette à des distorsions avec le temps et à l’origine de pannes. Après de nombreuses tentatives, l’écran à LED affiche systématiquement le code « EH3 », c’est-à-dire qu’il existe un problème en lien avec le moteur permettant le coulissement.

Le second modèle acquis au sein de la collection est identique, mais parfaitement fonctionnel. Il faut manipuler précautionneusement les disques, notamment les LaserDiscs. La machine émet un bruit important lorsqu’on lance un film, mais cela semble normal, le LD tournant à un régime de 1 800 tours/minute. Peu à peu, à mesure que l’on avance dans le film, il semble que le bruit de départ se dissipe, et non pas parce qu’on finit par l’oublier en regardant la télévision. L’usage de la télécommande est recommandé pour plus de confort. La qualité de l’image est bonne, malgré la présence de bandes noires supérieures et intérieures en visionnant sur un écran plat LCD.


Notes de bas de page :

  1. S.N., « CED in the History of Media Technology », CED Magic [en ligne], consulté le 17/01/2025. Disponible sur : http://www.cedmagic.com/history/discovision-marketed.html. ↩︎
  2. G.L., « Demain, le CD Vidéo », Le Haut-Parleur n° 1739, avril 1987, p. 160. ↩︎
  3. S.N., « Le ’’Home-Theater’’ », Ibid. n° 1828, septembre 1994, p. 126. ↩︎
  4. DARTEVELLE Christian, « Le vidéodisque face au magnétoscope », Science et Vie n° 776, mai 1982, p. 131. ↩︎
  5. S.N., « Pioneer Announces End of LaserDisc Player Products », Internet Archive [en ligne], consulté le 17/01/2025. Disponible sur : https://web.archive.org/web/20090227065202/http://pioneer.co.uk:80/uk/content/press/news/endoflaserdiscplayer.html. ↩︎

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